Ainsi va le monde... Végétal...

Ainsi va le monde… Végétal…

On en a pas fini avec les néonicotinoïdes (et malheureusement tellement d’autres sujets d’ailleurs), mais aujourd’hui, je tenais à revenir sur un évènement triste de la semaine dernière avec la décision du BHR (Bureau Horticole Régionale) de déménager le Salon du Végétal qui se déroule mi février depuis plus de vingt ans à Nantes. Cette décision, évidemment liée aux problèmes économiques du BHR, eux-mêmes à relier aux problèmes économiques de la filière, ont motivé une décision qui pouvait sans doute s’étudier. Nantes étant un pôle sans doute plus attractif et plus facile d’accès notamment pour nos confrères étrangers (encore que cela peut se discuter, c’est aussi plus loin de Paris et je ne parle pas des embouteillages sur le périph de Nantes). Par contre, il est évident que nous pouvons déplorer un manque de concertation auprès des acteurs de la filière, bon j’entends déjà les uns et les autres me dire que nous ne sommes pas adhérents, oui c’est vrai, mais les autres adhérents n’ont pas été sollicités, en tout cas pas tous et en tant que professionnel et exposant, je peux au moins avoir un avis.

Ainsi va le monde... Végétal...

Au Salon du Végétal 2016 à Angers

De la même façon, la commune et les principaux partenaires du salon auraient pu et auraient du être contactés. Mais que l’opposition se saisisse une nouvelle fois du sujet pour mettre le doigt sur un soit-disant échec est une nouvelle mascarade, mais nous commençons à nous habituer à avoir le même genre de situations au niveau local qu’au niveau national, la majorité en place fait le nécessaire pour y rester et la minorité fait tout ce qu’il faut pour détruire toute initiative, bonne ou mauvaise et souligner toutes les difficultés rencontrées. Ne nous emballons pas, c’était exactement la même chose il y a quelques années lorsque la majorité était la minorité d’aujourd’hui, je ne veux favoriser personne…

Par contre, le vrai problème est ailleurs, l’horticulture française et l’horticulture angevine vont mal. Pendant des années, tout allait bien, les grandes familles locales pouvaient se développer tranquillement, l’hortensia se vendait bien, le dahlia aussi, on faisait comme le grand père, on ne produisait pas trop cher et on vendait en masse aux jardiniers nombreux que compte notre pays. Et puis, comme dans beaucoup d’autres secteurs l’offre s’est mondialisée, on a commencé à acheter des tables de jardin en Chine et des dahlias polonais, ou plutôt hollandais cultivés en Pologne…. On a commencé à baisser la qualité puisque nous faisions confiance à la distribution pour vendre nos produits, nous avons accepté d’abandonner notre notoriété, nos marques, notre qualité pour le volume… Et puis la distribution a été en crise et il a fallu commencer à vendre à encore moins cher, sauf que faire moins cher que des produits de basse qualité, ça devient compliqué, donc les petits ont été rachetés par les gros pour baisser le prix des produits de merde, pour qu’on les produise encore moins cher.

Et puis…. Et puis les clients ne sont plus venus, la météo s’est déréglée, les distributeurs eux aussi se sont fait racheter, donc il a fallu augmenter leurs marges encore et encore, parce qu’une jardinerie, c’est moins rentable que de l’alimentaire ou qu’Ikea ou que Leroy Merlin et ça ça n’est pas possible… On augmente les marges dans les tableaux excel et bizarrement, tiens, les clients ne reviennent pas… Et donc toute une profession s’en est allée, les structures encore en place ont triste mine, on se demande si on va encore faire le Salon du Végétal, le grand rendez vous de la plante pour les amoureux du secteur et les pros qu’ils soient angevins, français, européens et parfois, pour les visiteurs de beaucoup plus loin. Oui mais les allemands ont fait un meilleur salon, avec plus de monde, plus de produits, plus de marge… donc plus d’innovation, ah non c’est le contraire… Ah bah non pas forcément. Et puis le Salon est parti à Nantes, pour crever dans les trois ans puisque notamment les angevins vont refuser de faire les 75 km qui les séparent de la capitale régionale et puis la majorité va essayer de trouver des subventions pour aider la profession, tandis que la minorité leur cassera du sucre sur le dos pour dire qu’ils ne sont bons à rien. Et les patrons continueront de regarder leur bas de bilan en se disant que c’était mieux avant, sans se poser la question de savoir ce qu’ils faisaient mieux avant… En attendant, il n’y a pas si longtemps, on nous avait demandé de réfléchir à des pistes pour valoriser un site sympa du coin, le Chateau de Pignerolles, qui abritait le musée de la communication, peut être qu’on pourrait relier le problème du Salon du Végétal à celui-là, peut être aussi qu’on pourrait effectivement se demander pourquoi les « Journées des Collections » sont à Marseille, pourquoi les journées de Courson sont à Chantilly et pourquoi Angers se meurt… Et une nouvelle fois, on finira par se demander pourquoi on ne joue pas plus collectif et le lendemain on retournera tous pleurer sur notre bilan.

Bref, c’était mon coup de mou du jour ou mon constat qui me fait penser qu’il vaut mieux regarder nos plantes pousser et les aimer qu’essayer de comprendre pourquoi le monde ne tourne pas rond….

Belle journée à vous et surtout on ne lâche rien,

Dominique Velé

Un lien pour mieux comprendre: https://www.jardinerie-animalerie-fleuriste.fr/top-une/le-maire-dangers-organise-un-nouveau-salon-du-vegetal-pour-fevrier-2017/310940/