Des maladies dans le potager #ferme_marthe

Des maladies dans le potager ?

C’est malheureusement d’actualité cette année : pluie, chaleur et humidité… autant de terrains propices aux maladies telles que le mildiou ou l’oïdium pour s’installer dans votre potager.

Mieux les connaître pour mieux les combattre

Le Mildiou

Qu’est-ce que le mildiou ?

Le mildiou est une maladie causée par des champignons appartenant à différents genres (Peronospora, Plasmopara, Bremia, Phytophtora…). Il provoque l’apparition de taches vertes pâles à brunes qui s’étendent peu à peu. Les tissus finissent par se dessécher. Ces lésions de couleur brune affectent ensuite les pétioles des feuilles puis les tiges. Des rameaux entiers peuvent être touchés. Les plantes atteintes très tôt par le mildiou peuvent produire des fruits déformés avec des marbrures marron. Le mildiou est l’une des maladies les plus courantes du potager et fait le cauchemar des jardiniers amateurs comme des professionnels.

Des maladies dans le potager #ferme_marthe #mildiou

Tâches brunes, symptomatiques du mildiou, sur des feuilles de tomates

Dans quelles conditions se développe le mildiou ?

Les symptômes apparaissent à la fin du printemps et en été et évoluent rapidement par temps humide. En France, les conditions climatiques sont particulièrement favorables à son développement ! Des pluies abondantes et des températures supérieures à 16 °C encouragent l’apparition des pathogènes responsables du mildiou.  Les filaments du champignon se développent à l’intérieur des tissus et émet des suçoirs à l’intérieur des cellules. La maladie est propagée par les spores produites sur la surface inférieure de la feuille et forment un duvet blanc. Elles sont disséminées principalement par la pluie et par le vent, parfois sur de longues distances. Certaines spores sont capables de survivre pendant plusieurs années dans le sol et de réaffecter la plante hôte si celle-ci est plantée au même endroit.

Quelles plantes sont principalement affectées par le mildiou ?

La vigne, les laitues, les pois, les oignons, les échalotes, la ciboulette, le tournesol, l’artichaut, les choux, les tomates, les pommes de terre et de nombreuses plantes appartenant à la famille des solanacées (tabac…)…

Comment lutter contre le mildiou ?

Les espèces résistantes ! Des variétés moins sensibles existent notamment pour les laitues, les oignons… Sachez néanmoins que les champignons évoluent sans cesse ! Ces variétés ne garantissent pas l’absence d’infection, elles peuvent être contaminées par de nouvelles souches de champignons.

Espacez les plants. Semez ou plantez à bonne distance pour favoriser la circulation de l’air et aérez régulièrement les abris

Détruisez rapidement et au fur et à mesure les feuilles infectées pour éviter une contamination.  Inspectez le jardin et brulez toute partie de végétal atteinte par le mildiou. De cette manière, vous limiterez la quantité de spores infectieuses disséminées par les champignons contaminant les plantes la saison suivante.

Evitez les endroits humides, les conditions y seraient idéales pour le développement des champignons.

Abritez les tomates pour limiter l’humidité sur le feuillage et la propagation des spores par la pluie. Dans les serres, les conditions de forte humidité seront propices au développement de la maladie. Lorsque les conditions le permettent, ouvrez les portes et favorisez les mouvements d’air.

N’arrosez pas le feuillage pour les mêmes raisons. Evitez d’arroser le soir, cela conduirait à un fort taux d’humidité qui persisterait tout au long de la nuit. Les arrosages le matin sont préférables pour permettre aux feuilles de sécher rapidement.

Faites des rotations Ne replantez pas au même endroit les mêmes espèces de plantes qui ont été affectées par le mildiou l’année précédente. Vous éviterez ainsi la contamination par les spores restées dans le sol.

Stimulez les défenses des plantes : Ayez recours aux purins d’orties, de prêle, de consoude ou de fougère pour stimuler la défense des plantes et lutter contre le mildiou.

Le cuivre. Les produits à base de cuivre (bouillie bordelaise…) sont les plus utilisés et peut-être les plus efficaces. Cependant, ils deviennent toxiques pour le sol et ses habitants si utiles aux plantes. Limitez son usage le plus possible en ne pulvérisez que lorsque les premiers symptômes apparaissent.
 

L’Oïdium

Qu’est-ce que l’oïdium ?

L’oïdium est une maladie causée par des champignons appartenant à différents genres et s’attaquant à un très grand nombre de plantes. Elle provoque l’apparition d’un feutrage blanc, grisâtre par tâches circulaires sur les feuilles, les tiges et plus rarement les fruits et les fleurs. Elle s’étend peu à peu sur les deux faces des feuilles et peut être à l’origine de déformations sur les jeunes pousses et d’un développement de tâches brunâtres. La maladie affaiblit la plante et réduit les  récoltes.

Des maladies dans le potager #ferme_marthe #oidium

Oïdium sur des feuilles de courge

Dans quelles conditions se développe l’oïdium ?

L’oïdium apparait généralement au printemps et en été. Les filaments du champignon s’installent à la surface des tissus de la plante et y développent des suçoirs pour se nourrir.

Ils fabriquent des spores infectieuses microscopiques qui se transmettent par l’air et contaminent les autres végétaux.  Leur dissémination est favorisée par des températures comprises entre 10 et 30 °C : 25-28°C sont des températures optimales. Les situations abritées, confinées et une humidité modérée sont également propices au développement du champignon.

Certains produisent des spores qui contiennent une forte teneur en eau leur permettant d’infecter les plantes même en conditions sèches. Les spores se conservent en hiver sur les tissus végétaux ou sur les débris végétaux tombés à terre et répandent leurs spores aux printemps suivant.

Quelles plantes sont principalement affectées par l’oïdium ?

Il affecte principalement les pommiers, les cassissiers, les groseilliers à maquereau, les groseilliers à grappe, de nombreuses brassicacées, et cucurbitacées (courgettes, courges, concombre…), les pois, les asters, les delphiniums, les rosiers, mais aussi les azalées, les bégonias, les chênes…

Les espèces de champignons provoquant l’oïdium ont un spectre d’hôte (nombres d’espèces sur lesquelles se développe le champignon)  relativement restreint. L’espèce apportant la maladie sur les pois est différente de celle affectant les pommes. Cependant, les végétaux spontanés (adventices…) peuvent eux aussi être touchés et être vecteur de la maladie !

Comment lutter contre l’oïdium ?

Les espèces résistantes ! Prévenez l’attaque de l’oïdium en choisissant des variétés résistantes, il en existe de plus en plus.

Espacez les plants. Semez ou plantez à distance suffisante pour favoriser une bonne circulation de l’air et aérez régulièrement les abris

Détruisez rapidement et au fur et à mesure les feuilles infectées pour éviter une contamination.  Inspectez le jardin en automne et brûlez toute partie atteinte. De cette manière, vous limiterez la quantité de spores infectieuses disséminées par les champignons contaminent les plantes au printemps suivant.

Le produit anti-oïdium le plus utilisé reste le souffre. Soyez vigilant, certaines espèces potagères comme les melons y sont sensibles. Dans ce cas, privilégiez les produits à base de poudres d’algues.

Des décoctions de prêle seront aussi efficaces.

La pourriture grise

Qu’est-ce que la pourriture grise ?

La pourriture grise, causée majoritairement par le champignon Botrytis cinerea, est une maladie très commune. Un duvet gris recouvre les bourgeons, les fleurs ou les fruits affectés. Si elle n’est pas arrêtée, la maladie peut  ensuite gagner toute la plante. On trouve parfois de petites structures noires, les sclérotes, qui sont des organes conservation du champignon. Celles-ci peuvent survivre dans le sol pendant 5 ans !

Des maladies dans le potager #ferme_marthe #pourriture grise

Pourriture grise sur une fleur de courgette

Dans quelles conditions apparait la pourriture grise ?

Le botrytis est un champignon saprophyte, qui se nourrit généralement de tissus morts. Il peut néanmoins s’attaquer à des plantes saines dans certaines conditions. Les blessures et les états de stress sont des portes d’entrée pour la maladie. Les fleurs et les fruits, eux, sont principalement touchés lorsqu’ils se développent en conditions humides.

La pourriture grise peut apparaître tout au long de l’année ! Un temps humide, doux avec des températures comprises entre 15-20 °C lui sont tout à fait favorables.  Chez certains végétaux comme les fraisiers, le botrytis peut agir de façon latente. Il entre par les fleurs et colonise le fruit en cours de formation. Les symptômes ne sont alors visibles que lorsque le fruit commence à murir…et à pourrir.

Quelles plantes sont touchées ?

On retrouve fréquemment cette maladie sur les arbustes et petits fruits comme les pommes, les raisins, les fraisiers, les cassissiers, les framboisiers et groseilliers. Elle touche aussi les plantes potagères (les concombres, les pois, les courges, les aubergines, les laitues, les tomates…) et les plantes ornementales ( Dahlia, rosiers, hortensia, pélargonium, cyclamens,….).

Comment lutter contre la pourriture grise ?

Espacez. Semez ou plantez les végétaux à bonne distance pour favoriser la circulation de l’air.

Ne laissez aucun débris végétaux morts (feuilles tombées, fruits..) ou contaminés à proximité. Enlever rapidement les feuilles, bourgeons et fleurs touchés. Ne les mettez pas dans le compost.

Faites des rotations : Les sclérotes peuvent se conserver 5 ans dans le sol et risqueraient de contaminer les prochaines cultures.

Evitez d’arroser en fin de journée, le taux d’humidité resterait élevé tout au long de la nuit et favoriserait l’attaque du champignon. Préférez les arrosages en début de matinée, l’humidité diminuera plus rapidement au cours de la journée.

Faites des coupes nettes lorsque vous taillez. Veillez également à toujours placer la lame de l’outil (sécateur, force…) du côté du végétal pour une meilleure coupe.

Stimulez les défenses de vos plantes avec des décoctions de prêles, purins de consoudes, d’orties et de fougère.